L'officine en Irlande

• Quelques généralités …

Il existe des pharmacies indépendantes qui fonctionnent néanmoins en réseau et peuvent ainsi s’entraider. Elles achètent leurs produits ensemble, pour bénéficier de prix intéressants et peuvent se dépanner en cas de besoin… Cette organisation modère la compétition entre pharmacies.

Contrairement à la France, il existe de grosses chaines de pharmacie comme « Boots », « Phealans », «McCabe’s », « Hickeys ». Appartenir à une chaine impose des contraintes d’un point de vue managérial, organisationnel, et d’ordre marketing.

Toutes les pharmacies ont l’obligation d’être ouvertes de 9h à 18h du lundi au samedi, et les « late night pharmacy » sont ouvertes jusqu’à 21heures et le dimanche. A la différence de la France, aucun service de garde n’est mis en place. En cas d’urgence, il faut se rendre à l’hôpital.

Comme en France, les pharmacies sont livrées plusieurs fois par jour. Régulièrement, de nombreux produits viennent à manquer et sont en rupture de stock.

• Entre le pharmacien et le vendeur

Tout comme en France, l’équipe officinale est composée de pharmaciens et de préparateurs (techniciens). Un pharmacien fait 5 ans d’étude (6 en France) et les préparateurs doivent faire 2 ans d’étude. Il y a aussi dans l’équipe d’autres personnes qui sont autorisées à vendre tous les produits présents devant le comptoir y compris les médicaments de médication familiale (paracétamol, aspirine, ibuprofène….). Pour cela, ils suivent pendant 5 semaines une formation spécifique tous les lundis.

• Du paracétamol ….. à l’appareil photo jetable

En plus des médicaments, beaucoup d’autres produits sont disponibles en pharmacie. Par exemple, on peut trouver des produits et des marques qui, en France, ne sont présents que dans les supermarchés (Dove, Nivea, L’Oreal, Head and shoulders), mais aussi des faux-cils, des piles, des appareils photos jetables. On peut également retrouver à côté du comptoir des bureaux de postes et la possibilité de développer des photos.

Comme dans les supermarchés en France, où il est possible d’acheter confiseries et chewing gum avant de passer en caisse, en Irlande, dans les pharmacies, on peut trouver un étal « don’t forget » contenant des médicaments comme Berocca®, Centrum®….

Délivrance et prise en charge

Pour la délivrance, les boîtes sont déconditionnées, ainsi le patient a le nombre exact de comprimés pour son traitement.

Au niveau prise en charge, il y a deux catégories en fonction de plusieurs critères. Les patients appartenant à la catégorie 1 sont ceux ayant des revenus faibles, ou souffrant d’une affection longue durée ou encore les étudiants de 16 à 25 ans, financièrement indépendants de leurs parents. Ils ne paient pas la consultation médicale ni les médicaments. Néanmoins un montant de 2,50€ est payé par le patient par boîte. Les autres patients appartiennent à la catégorie 2 et ne bénéficient pas d’avantages financiers (aucun remboursement), sauf pour quelques exceptions. Ils peuvent souscrire à une assurance privée très couteuse (environ 1500€ par an).

Activités

Etant donné que la plupart des patients doivent payer leur consultation chez le médecin et que le temps d’attente peut être long, ils ont tendance à se rendre plus facilement chez le pharmacien que chez le médecin pour des maux quotidiens. Ainsi, le pharmacien a un fort devoir de conseil et joue un rôle important dans la prise en charge globale du patient.

Les pharmaciens ont le droit de vacciner les patients contre la grippe s’ils suivent une formation spécifique. Cependant, certaines pharmacies font le choix de ne pas vacciner.

Il peut y avoir, dans certaines pharmacies, une salle de consultation permettant un espace de confidentialité. Cependant, aucun programme d’éducation thérapeutique n’est mis en place. Il faut savoir qu’il existe de nombreux centres spécialisés dans diverses pathologies dans lesquels les patients peuvent se rendre en cas de besoin (centre du cancer, du diabète…).